Tubage du conduit de fumée : principe, obligation, mise en oeuvre, prix et entretien
L’autre jour, votre chauffagiste vous a parlé du tubage du conduit de fumée et vous n’avez pas compris de quoi il parlait ?!
C’est vrai qu’il y a encore de nombreuses copropriétés qui utilisent encore leurs vieilles chaudières et pour lesquelles la question ne s’est jamais posée. Mais un jour, il faut remplacer la marmite et là, c’est la galère !
Dès lors, il faut adapter l’ancien conduit de fumée au fonctionnement de la future nouvelle chaudière.
Alors, dans cet article, nous allons découvrir les deux méthodes de tubages les plus utilisées en rénovation. J’ai nommé le tubage rigide en inox et le flexible en matériaux composites.
Regardons comment se décompose cet article dans le…
1. Le principe du tubage d’un conduit de fumées
1.1 Qu’est-ce qu’un conduit de fumée ?
Avant de s’attaquer au tubage, reposons les bases sur le conduit de fumée.
Dans la littérature, un conduit de fumée (avec ou sans « s ») est défini comme :
Une construction comprenant une ou plusieurs parois d’allure verticale. Le conduit de fumée est destiné à évacuer les produits de combustion vers l’extérieur du bâtiment. Il trouve son origine au niveau où se situe la ou les chaudière(s).
Dans une copropriété existante, cela se traduit souvent par la grande cheminée qui monte jusqu’au toit. Elle peut être faite de différents matériaux : briques, pierre, béton, métal, etc.
Il existe également de nombreuses configurations, c’est que nous allons découvrir maintenant.
1.1.1 Les configurations d’un conduit de fumée
Le rôle du conduit de fumée est d’évacuer les produits de combustion vers l’extérieur du bâtiment. Ainsi, la configuration globale du conduit dépend pour beaucoup de l’endroit où se situe le local chaufferie.
Celui-ci peut se trouver :
- Au sous-sol, généralement au niveau -1 et parfois encore plus bas
- Au rez-de-chaussée
- Ou en toiture
De plus, le local peut être situé au milieu du bâtiment ou à proximité d’un périphérique. Cela va influer sur ce qu’on appelle la situation du conduit qui peut être :
- Extérieure si le conduit est installé à l’extérieur des murs périphériques du bâtiment
- Et intérieure, vous l’aurez compris, si le conduit est à l’intérieur des murs
En situation intérieure, il arrive parfois que le conduit présente des dévoiements, c’est-à-dire que le conduit n’est pas droit sur toute sa hauteur. Nous verrons un exemple de dévoiement de conduit un peu plus loin dans l’article.
La position de la chaufferie, tout comme la totalité de la conception du bâtiment, est décidée par l’architecte et par l’esthétique qu’il souhaite insuffler à l’ouvrage.
Une fois que le bâtiment est construit, il est donc nécessaire de s’adapter à l’existant. Mais rassurez-vous, on a des solutions techniques pour toutes les configurations, même les plus complexes.
Afin de mieux visualiser les choses, je vous propose de prendre un exemple.
1.1.2 Exemple d’identification d’un conduit de fumée
Exemple : Dans l’illustration, le conduit de fumée maçonné est utilisé pour évacuer les produits de combustion d’une vieille chaudière au fioul. Voici les informations que vous devez déterminer sur votre conduit de fumée :
- Position du local chaufferie → Au sous-sol, niveau -1
- Situation du conduit → extérieure au bâtiment et accolé sur un mur périphérique
- Tracé → droit, pas de dévoiement
- Matériaux → brique (d’aspect visuel en tout cas)
- Hauteur → environ 18 mètres (du sous-sol jusqu’à la toiture de l’immeuble)
- Section → carrée environ 80 cm x 80 cm
Alors, il s’agit là d’un exemple parmi beaucoup d’autres mais qui nous permet de poser les bases. Maintenant qu’on a la même définition d’un conduit de fumée et qu’on est conscient des multiples configurations possibles, regardons quelles sont les performances attendues pour un conduit de fumées ?
1.1.3 Les performances des conduits de fumée
Les performances d’un conduit de fumées sont caractérisées par la satisfaction aux conditions suivantes :
- Évacuer les produits de combustion
- Résister à l’action chimique des produits de combustion et des condensats éventuels
- Assurer le tirage nécessaire au fonctionnement des chaudières raccordées
- Résister à l’action de la température des produits de combustion
- Avoir une étanchéité satisfaisante
- Avoir une stabilité mécanique satisfaisante
Avec l’évolution des technologies liées aux chaudières, le conduit de fumée doit lui aussi évoluer et être adapté. C’est pourquoi dans la partie suivante, je vous présente les caractéristiques essentielles d’un conduit de fumée permettant de répondre aux exigences ci-dessus.
1.2 Quelles sont les caractéristiques d’un conduit de fumée ?
Pour définir les caractéristiques techniques auxquelles un conduit doit répondre, il faut savoir à quoi il sera exposé.
1.2.1 Petit rappel sur la combustion
La combustion est une réaction chimique créée par le mélange d’un combustible et d’un comburant qui va générer de la chaleur.
Le comburant le plus simple et le plus souvent utilisé est l’air ambiant qui contient naturellement de l’oxygène. Pour les combustibles, il y en a de différents types comme par exemple :
- Solides → bois ou charbon
- Liquide → fioul domestique
- Gazeux → gaz naturel
Au travers de cette réaction de combustion, les molécules de combustible et de l’air se décomposent et se mélangent pour en former des nouvelles. Plusieurs molécules sont créées comme de la vapeur d’eau, du dioxyde de carbone et éventuellement d’autres molécules formées d’azote, de souffre ou de carbone.
Ainsi, le conduit de fumée doit être adapté de façon à supporter plusieurs contraintes de température, pression, résistance à la condensation, à la corrosion, etc.
Une classification a donc été créée pour désigner les caractéristiques des conduits. C’est ce que nous allons découvrir dans le prochain chapitre.
1.2.2 La classification des conduits de fumée
Un conduit de fumées est désigné en fonction de ses caractéristiques et résistances aux contraintes citées un peu plus haut. Prenons l’exemple d’un conduit désigné comme T200 P1 W V2 O(00) et découvrons ce que ce charabia signifie.
- Température
La réaction de combustion produit de la chaleur. Cette chaleur est présente dans les fumées avec des températures allant de 200 à 300°C pour des chaudières classiques.
Les conduits sont classés en fonction de la température maximale de fonctionnement : T120, T160, T200, T250, T300, etc. Ainsi, pour assurer la compatibilité thermique entre le conduit et les fumées, il convient de choisir une classe de température supérieure.
Exemple : Si la température des fumées peut aller jusqu’à 200°C, il faut choisir un conduit de classe T200 ou supérieure.
- Pression
En fonction du type de chaudière utilisée, les conduits doivent satisfaire à un fonctionnement en pression négative (N1 ou N2) ou en pression positive (P1 ou P2).
Remarque : L’indice 1 ou 2 définit des niveaux différents de débits de fuite mesurés. L’indice 1 s’applique à des composants plus étanches que l’indice 2.
- Résistance à la condensation
Dans le cas d’une chaudière à condensation, la température des fumées est suffisamment diminuée pour passer en-dessous du point de rosée de la vapeur d’eau produite lors de la combustion.
Le conduit doit donc être capable de recevoir de la condensation. Cette caractéristique est définie par la lettre W ou D qui définit respectivement un fonctionnement en condition humide ou sèche.
Remarque : Il s’agit de termes tirés de l’anglais :
- W signifie « wet » soit humide
- D signifie « dry » soit sec
- Résistance à la corrosion
Les condensats des fumées sont le résultat du passage de la vapeur d’eau de l’état gazeux à l’état liquide. En changeant d’état, l’eau liquide capture également d’autres molécules comme du carbone, de l’azote ou du souffre. La conséquence est que l’eau devient très acide avec un pH compris entre 3 et 5.
Donc, la paroi intérieure du conduit doit être capable de résister aux agressions chimiques des condensats des fumées. Pour cela, le conduit est donc classé V1, V2 ou V3 en fonction de sa résistance à la corrosion.
- Résistance au feu de cheminée
Le conduit peut être conçu pour résister ou non à un feu de cheminée. Dans le cas où le conduit est résistant, il est classé G et dans le cas contraire il est classé O.
- Distance de sécurité
Enfin, il est parfois nécessaire de respecter une distance de sécurité minimale entre le conduit et tout matériau combustible. En effet, la température de paroi du conduit pourrait être suffisante pour embraser certains matériaux. Pour éviter ce genre de risque, le fabricant indique une distance de sécurité minimale à respecter en fonction de la résistance thermique du conduit.
Exemple : Dans certains cas, il n’y a pas besoin de distance de sécurité alors que dans d’autres cas, on peut avoir besoin de prévoir 2, 5, 10 cm, etc.
Vous êtes maintenant capable de comprendre les caractéristiques du conduit T200 P1 W V2 O(00) qu’on a pris en exemple au début du chapitre :
- T200 : Température maximale de fonctionnement de 200°C
- P1 : Fonctionne en pression positive avec une bonne étanchéité
- W : Est adapté à la condensation
- V2 : Bonne résistance à la corrosion
- O : Ne résiste pas aux feux de cheminée
- 00 : N’a pas besoin de distance de sécurité
Alors, pour être honnête, les caractéristiques du conduit que je vous ai donné sont celles d’un conduit métallique utilisé dans le cadre d’un tubage. Ça tombe bien puisque c’est le sujet de cet article.
1.3 Qu’est-ce qu’un tubage ?
Un tubage est une opération qui consiste à introduire un nouveau conduit dans un ancien conduit de fumées. Ce nouveau conduit sert à évacuer les produits de combustion lorsque l’ancien conduit n’est plus adapté pour répondre aux contraintes vues dans la partie 1.1.3.
Le tubage a essentiellement pour fonction d’assurer l’étanchéité du conduit d’évacuation des fumées de combustion. Il peut également être utilisé pour :
- Adapter la section du conduit aux besoins réels de la chaudière
- Adapter les conditions de fonctionnement du conduit en fonction de la température, pression, résistance à la condensation, etc
- Protéger le conduit contre les risques de corrosion
Pour tuber un conduit, il y a deux possibilités :
- Par assemblage du tubes métalliques rigides, généralement en inox
- Ou utilisation d’un flexible en matériaux composites
Dans l’exemple ci-dessous, je vous présente les différents éléments d’un tubage rigide sur lequel j’ai raccordé 2 chaudières à condensation :
Alors, le tubage désigne uniquement la partie verticale qui est constituée de plusieurs éléments assemblés ensemble pour former un nouveau conduit d’évacuation des produits de combustion à l’intérieur d’un ancien conduit maçonné.
Les chaudières sont raccordées au tubage à l’aide d’un conduit de raccordement individuel pour chaque chaudière puis d’un carneau pour la partie horizontale et collective.
Maintenant que vous savez ce que c’est qu’un tubage, regardons pourquoi il est indispensable avec des chaudières à condensation.
2. Est-il obligatoire de tuber un conduit de fumées ?
Alors non, il n’existe aucune obligation à réaliser le tubage d’un conduit de fumée si celui-ci répond aux exigences indiquées dans la partie 1.1.3. Cependant, le Document Technique Unifié NF DTU 24.1 P1 qui régit tous les travaux relatifs à la fumisterie et aux systèmes d’évacuation des produits de combustion précise que :
Avant tout raccordement d’un appareil de combustion sur un conduit de fumée, il doit être procédé à la vérification de la compatibilité du conduit avec son utilisation. Dans le cas d’un conduit non compatible, il est nécessaire de procéder à l’une des dispositions suivantes :
- Au tubage du conduit
- Au chemisage du conduit
- À la mise en œuvre d’un conduit neuf adapté
Dans le cas d’un conduit de fumée existant, un diagnostic doit être effectué dans les conditions définies dans l’annexe C.
Donc, pour un conduit existant, il est de la responsabilité de l’installateur de réaliser le bon diagnostic et de mettre en place une solution adaptée.
Pour information : Le chemisage est une opération qui consiste à restituer au conduit maçonné une étanchéité aux produits de combustion. Il s’agit d’une projection d’enduit sur les parois intérieures et sur toute la hauteur du conduit. Je vous préparerai peut-être un article sur ce sujet.
2.1 Faut-il tuber un conduit existant avec une chaudière à condensation ?
Généralement, un ancien conduit maçonné traditionnel n’est pas adapté à l’utilisation d’une chaudière à condensation. Les matériaux ne sont pas prévus pour résister à la condensation et surtout à l’acidité des condensats.
C’est pourquoi, avec une chaudière à condensation, il est fortement recommandé de tuber le conduit de fumée.
Pour le type de tubage à mettre en place, je vous conseille de choisir de l’inox 316L. Cet inox fait partie de la famille des aciers inoxydables mais contrairement aux versions 304 ou inférieures, cet alliage contient du molybdène. Le molybdène permet de rendre l’inox très résistant à la corrosion des condensats produits par une chaudière à condensation.
2.2 Quels sont les risques liés à la corrosion des condensats ?
Alors, on l’a vu un peu plus haut, les condensats des fumées sont acides et corrosifs. En moyenne, leur pH se situe entre 3 et 5.
C’est pourquoi il est très important que l’ancien conduit de fumées soit tubé avec un matériau adapté à l’utilisation de la chaudière.
Exemple : Les photos ci-dessus représentent les dégâts causés par la corrosion des condensats dans une copropriété parisienne.
L’acidité des condensats a progressivement corrodé le tubage en inox non résistant. Une fois le tubage percé, les fumées se sont échappées par les ouvertures et la condensation est apparue sur l’ancien conduit en brique.
Positionné à l’intérieur de l’immeuble, l’ancien conduit n’était pas conçu pour résister à la corrosion. Ainsi, les dégâts sont visibles jusque dans les appartements adjacents au conduit.
Il faut être extrêmement vigilant car, outre les dégâts, il y a également un risque d’intoxication au monoxyde de carbone pour les résidents.
2.3 Que faire si le conduit de fumée est déjà tubé ?
Lorsqu’une opération de tubage a déjà été réalisée par une entreprise spécialisée, celle-ci a l’obligation d’installer une plaque signalétique. Fixée au niveau du débouché ou de l’orifice d’entrée dans le conduit de fumée, la plaque signalétique mentionne les caractéristiques d’emploi du conduit.
Les informations importantes à savoir pour un tubage sont :
- La marque et le type de tubage
- Le diamètre utilisé
- La date à laquelle le tubage a été posé
- Les coordonnées de l’entreprise ayant réalisé l’opération
- Le type d’alliage utilisé
Avec ces informations et la classification des conduits que l’on a vu plus haut, un spécialiste peut vous dire si le tubage est adapté à vos chaudières ou non.
Dans le cas où il n’y aurait pas de plaque signalétique, il n’y a pas de solution simple pour déterminer les caractéristiques du conduit. Dans le doute, privilégiez le remplacement complet du tubage pour être sûr de ses performances.
Bon à savoir : L’opération de tubage d’un conduit de fumée possède une garantie décennale.
Cela signifie que l’intégrité du conduit est garantie pendant les 10 années suivant la réception.
C’est pourquoi il est important de conserver les coordonnées de l’entreprise ayant réalisé l’opération. Celle-ci a l’obligation d’intervenir dans le cadre de la garantie si le conduit présente un défaut dû à une mauvaise installation ou bien à une usure prématurée des matériaux.
Maintenant qu’on est tous d’accord sur l’intérêt du tubage, je vous en dis plus sur le processus de mise en œuvre.
3. Réalisation du tubage d’un conduit de fumée avec une chaudière à condensation
Si vous envisagez de remplacer votre ancienne chaudière, il y a fort à parier que ce sera par une chaudière à condensation. Dans ce cas, vous allez certainement devoir tuber votre ancien conduit de fumées maçonné.
En fonction de l’âge de votre chaufferie, vous pouvez vous retrouvez dans plusieurs situations :
- Le conduit de fumée maçonné n’a pas été modifié et aucun tubage n’est installé
- Il existe un tubage en acier ou inox quelconque (304 ou version inférieure)
- Le tubage est, au moins, en inox 316L
Pour le dernier cas où le conduit est bien en inox 316L, je vous conseille de faire réaliser un test d’étanchéité à l’aide d’un fumigène. Ce test a pour objectif de vérifier que le tubage est bien étanche aux fumées.
Ainsi, si le conduit est parfaitement étanche alors il peut être conservé et réutilisé. En revanche, s’il n’est plus étanche, il doit être remplacé et là, vous avez deux possibilités :
- Le conduit a été installé il y a moins de 10 ans et rentre dans le cadre de la garantie décennale
- Ou alors vous devez remplacer le conduit à vos frais
Dans les situations 1 et 2, vous n’avez pas le choix, vous devez tuber votre conduit de fumée. Alors, découvrons les différentes étapes d’installation d’un tubage.
3.1 Opérations préliminaires au tubage
3.1.1 Ramonage
Avant la mise en place du tubage, le conduit de fumée maçonné doit être ramoné. Ainsi, les parois internes du conduit sont nettoyées de l’accumulation des suies et autres particules résultantes de la combustion.
3.1.2 Travaux préliminaires
On entend par travaux préalables, les éventuels travaux permettant d’assurer la stabilité et l’intégrité de l’ancien conduit maçonné.
3.1.3 Vacuité
Pour s’assurer de la vacuité du conduit de fumée existant, on utilise une ogive qui est descendue dans le conduit. Si nécessaire, l’entreprise peut également utiliser un gabarit du même diamètre que le tubage à réaliser afin d’identifier les dévoiements possibles du conduit.
Attention, si le gabarit ne passe pas librement, un tubage rigide ne pourra pas être réalisé.
Sur l’illustration au-dessus, un tubage rigide n’est pas envisageable et il faut donc mettre en œuvre un tubage flexible. Nous verrons un peu plus loin les détails relatifs à la mise en œuvre de ce tubage spécifique. Pour le moment, je vous propose de commencer par le tubage rigide qui est utilisé dans la grande majorité des cas.
3.2 Mise en oeuvre d’un tubage rigide en inox
La mise en œuvre est relativement simple, les tubes métalliques rigides sont assemblés puis introduit progressivement par le haut du conduit. Pour visualiser l’ensemble des éléments, je vous invite à remonter dans la partie 1.3 de l’article.
Remarque : Il est interdit de ne tuber qu’une partie d’un conduit de fumée. Le tubage doit être réalisé sur toute la hauteur du conduit.
3.2.1 Le bas du tubage
En bas du tubage, on installe généralement un té avec un dispositif de purge pour les condensats des fumées. Les condensats sont envoyés dans un bac de neutralisation pour éliminer l’acidité de l’eau avant de les renvoyer à l’égout.
3.2.2 L’assemblage du tubage
Les différents éléments du tubage sont assemblés selon les recommandations du fabricant. L’installateur doit faire attention au sens d’écoulement des fumées et des condensats dans le tubage.
De plus, le DTU précise que le tubage doit pouvoir être enlevé sans démolition du conduit de fumée existant. Ainsi, le tubage est fixé par 2 colliers situés en haut au niveau de la souche et en bas au niveau du pied du conduit maçonné. Sur le reste du parcours, des brides araignées assurent le positionnement du tubage au centre du conduit maçonné.
Avec l’installation d’un tubage, un espace de ventilation suffisant doit être prévu entre le tubage et l’ancien conduit maçonné.
3.2.3 Le raccordement des chaudières
Les chaudières sont raccordées au tubage via un carneau de fumée (partie horizontale).
Le carneau doit présenter une pente ascendante de 3 % vers le conduit de fumée. Si nécessaire, un dispositif de récupération des condensats doit être prévu dans la partie basse.
3.2.4 Le haut du conduit
En partie haute du conduit, on installe généralement un cône de finition ou un dispositif pare-pluie.
Pour visualiser ce que donne le résultat d’un tubage en inox, je vous invite à regarder la vidéo de présentation de la gamme THERMINOX du fabricant POUJOULAT.
Lorsque l’ogive ou le gabarit ne passe pas librement dans le conduit, cela peut être dû à un dévoiement du conduit maçonné. Dans ce cas, il n’y a pas d’autre solution que d’utiliser un tubage flexible en matériaux composites.
3.3 Mise en oeuvre d’un tubage flexible en matériaux composites
C’est vrai qu’on a beaucoup parlé du tubage rigide en inox tout au long de cet article car dans la majorité des cas c’est ce qu’on utilise. Mais lorsque la solution des tubes rigides n’est pas envisageable, on est bloqué et on a besoin d’une autre solution.
Heureusement, le DTU autorise d’un autre type de tubage à partir du moment où il possède un Avis Technique validé par le CSTB. Ça tombe bien puisque le procédé FURANFLEX que je vais vous présenter est sous Avis Technique n°14.2/14-2004_V1 et en plus, il est très intéressant !
3.3.1 Qu’est-ce que c’est FURANFLEX ?
FURANFLEX est un procédé non traditionnel de tubage permettant la rénovation des conduits de fumée maçonnés. À la place des tubes rigides en inox, il est ici introduit ce que l’on appelle une chaussette dans le conduit maçonné.
Cette chaussette est constituée d’une multitude de couches de tissus en fibres de verre imprégnés d’une résine thermodurcissable. Pour finir, une membrane en polyester forme l’enveloppe extérieure.
Vous vous rappelez, dans la partie 1.2 on a parlé de la classification des conduits de fumée. Alors maintenant que vous êtes des experts, vous n’aurez aucun mal à déchiffrer les 2 classifications validées de ce tubage :
- T200 N1 W V2 O(40)
- T200 P1 W V2 O(40)
Bon, rassurez-vous, il n’y aura pas d’interro surprise à la fin de cet article. Ce qu’il faut retenir sur ce tubage c’est qu’il est adapté pour être utilisé avec une chaudière à condensation.
Découvrons maintenant la fascinante mise en œuvre de cette chemise dans le conduit de fumée.
3.3.2 Mise en oeuvre du FURANFLEX
Une fois que la chaussette est introduite dans l’ancien conduit maçonné, une mise sous pression permet à la chaussette souple de se gonfler. Pour cela, on installe aux deux extrémités plusieurs équipements :
- En bas de la chaussette, une mini chaudière à vapeur est raccordée. Elle produit de la vapeur d’eau qui est injectée dans la chaussette et qui remonte jusqu’en haut.
- En haut, un obturateur limite le débit de vapeur sortant de la chaussette.
Ainsi, sous l’effet de la pression, la chaussette gonfle jusqu’à la dimension maximum autorisée par la membrane extérieure en polyester. De plus, sous l’action de la chaleur, la résine se durcit par polymérisation et fige définitivement le tissu en fibre de verre en quelques heures.
Une fois durci, l’ensemble devient très rigide et très solide. La chemise est alors soigneusement redécoupée pour s’adapter parfaitement à la longueur du conduit de fumée maçonné. Ensuite, les chaudières sont raccordées au tubage normalement grâce à un carneau en tubes inox.
On dit qu’une image vaut mille mots mais j’ai encore mieux pour vous, une vidéo de présentation de la mise en œuvre du FURANFLEX.
Voilà qui conclut la présentation du FURANFLEX très utilisé en rénovation.
Bien que très pratique et relativement simple à installer, il est également plus cher qu’un tubage rigide classique. C’est pourquoi, on a recours à ce type de procédé uniquement lorsqu’un tubage classique n’est pas envisageable.
Bon, et si on parlait un peu de prix maintenant.
4. Quel est le coût du tubage d’un conduit de fumée ?
Le coût de réalisation du tubage d’un conduit est très variable d’une copropriété à une autre. Il dépend essentiellement :
- Du diamètre du tubage
- De la hauteur du conduit maçonné
- Des éventuelles contraintes techniques (dévoiements, impossibilité de faire passer le gabarit, présence d’amiante, etc)
- Et des accès (nécessité d’un échafaudage ou de cordistes)
En moyenne, le prix pour l’installation d’un tubage pour une copropriété se situe entre 3 000 et 15 000 € TTC.
Après avoir installé le tubage, il faut également l’entretenir tout comme un conduit de fumée classique. Voici quelques prestations d’entretien à intégrer à vos contrats si ce n’est pas déjà fait.
L’entretien du tubage, du carneau et des conduits de raccordement des chaudières a pour objectif de :
- Éviter les dangers liés aux intoxications
- Protéger les personnes et les biens contre l’incendie
- Lutter contre la pollution atmosphérique
- Et réduire les consommations de combustible
Les principales opérations d’entretien à mettre en place sont le ramonage et le test d’étanchéité.
Je vous conseille de les faire intégrer directement dans votre contrat d’exploitation. À l’issue de l’opération, le chauffagiste doit vous remettre un certificat garantissant la bonne exécution de la prestation.
5.1 Le ramonage
Lorsque l’on parle de ramonage, il s’agit du passage d’un hérisson métallique ou en nylon plusieurs fois à l’intérieur et sur toute la hauteur du tubage. Le but est d’enlever les suies et autres dépôts qui peuvent s’accrocher sur la paroi intérieure et, à termes, réduire sa vacuité.
Au niveau de la périodicité, le ramonage est à effectuer :
- Tous les ans si l’installation fonctionne au gaz
- 2 fois par an pour une installation au fioul
5.2 Le test d’étanchéité ou essai fumigène
L’essai fumigène consiste à brûler une cartouche fumigène dans le conduit et à rechercher les fuites éventuelles de fumées. À faire réaliser tous les 3 ans.
6. Le tubage du conduit de fumée : on fait le bilan
Si vous remplacez votre ancienne chaudière par un modèle plus moderne, vous devrez certainement tuber votre conduit de fumée. Le tubage permet d’adapter un ancien conduit aux conditions de fonctionnement de la nouvelle chaudière : température, pression, résistance à la condensation, à la corrosion, etc.
En fonction de la configuration de votre conduit, vous avez la possibilité de mettre en place un tubage rigide ou bien flexible. Pour la solution rigide, préférez des tubes en inox résistant à la corrosion. Quant à la solution flexible, le procédé FURANFLEX en matériaux composites est une référence dans le milieu.
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Marc (Équipe KEVEMA)
Ingénieur spécialisé dans l'énergétique du bâtiment, j'aide les copropriétés à réduire les charges liées à leurs installations techniques et je les accompagne dans leurs projets de travaux. L'objectif de KEVEMA est d'apporter des solutions sur-mesure permettant d'optimiser les consommations énergétiques et d'améliorer le confort des résidents.
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